dimanche 6 mai 2012

Flou

Big Shoals state park, Floride, État-Unis  

    

Le flou, en photographie? Et dire que je suis prêt à payer ce qui me semble une fortune pour acheter une lentille à la netteté mur à mur. Je fais même un micro-ajustement de l'autofocus à l'aide d'une charte et j'enregistre le résultat dans chacun de mes boîtiers. Quand je le peux, je ferme même le diaphragme aux alentours de f/8 afin d'éviter les pertes de qualité associées aux ouvertures extrêmes comme f/2.8 ou f/32. Alors pourquoi, à l'occasion, rechercher délibérément un flou? Pour le rendu artistique, pour renforcer la composition...pour le fun!

Dans le premier exemple, alors que je marchais dans une pinède du parc d'État Big Shoals, en Floride, j'ai remarqué les contrastes intéressants: la couleur brune des troncs d'arbre versus le vert des herbes au sol, les lignes verticales des tronc et le rendu horizontal de la "zone" verte, la forme  oblongue de la texture de l'écorce versus celle longiforme des herbes... Après quelques clichés, j'ai regardé mon écran LCD (ah...les plaisirs du digital) et n'ai pas aimé ce que j'y ai vu: trop chargé. En utilisant ma focale la plus grande (200 mm) et l'ouverture la plus petite (f/2.8), je m'assurait d'une faible profondeur de champ. Je pouvais ainsi isoler un sujet (l'arbre sur le tiers de gauche) et rendre le reste des objets flous. Ça me semble beaucoup plus plaisant et j'ai encore les autres contrastes qui rendent la photo dynamique.

Avant de quitter les lieux, j'ai eu l'idée d'explorer un flou de bougé. Tout d'un coup... Faut dire que je ne suis pas un fan des oeuvres abstraites. Mais y a pas de mal à s'amuser, quelques fois. En plus du flou obtenu par une faible profondeur de champ, il est possible d'obtenir des flous intéressants en photographiant à basse vitesse un sujet qui se déplace rapidement, en zoomant sur un objet fixe lors d'une pose longue ou même en bougeant délibérément l'appareil, toujours en pose assez longue. Dans ce dernier cas, c'est la technique du panning bien connu des photographes sportifs qui suivent une auto de course, par exemple. Mais ici, le sujet ne bouge pas et je ne tente surtout pas le rendre net... En fait, j'ai remarqué que de déplacer la boîtier lors de la prise de vue dans le sens du sujet principal lors d'une prise de vue à vitesse assez lente donnait des résultats que j'appréciais. Dans la deuxième photo, les troncs étant verticaux, j'ai décidé de déplacer verticalement la caméra. Les autres options, selon les sujets, sont évidemment des déplacement horizontaux mais aussi diagonaux ou même des rotations. Une technique qui peut ajouter du piquant à un sujet banal ou à un éclairage ennuyeux. Et ça ne coûte rien...en digital!


 1ère image: Nikon D7000, ISO 100, 1/200 s, balance des blancs: nuageux, lentille 70-200 mm à 200 mm (effectif 300 mm) et f/2.8, à main levée...le plus stable possible (merci, mode de réduction des vibrations)

2ème image: Nikon D7000, ISO 100, 1/15s, balance des blancs: nuageux, lentille 70-200 mm à 200 mm (effectif 300 mm) et f/10, à main levée en glissant vers le bas.


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