mercredi 13 mars 2013

Vitesse de l'éclair: photo d'action au flash





 Ça faisait bien un an que j'avais en tête cette séance de photos. Damien et Francis font du break dancing et les positions adoptées étaient pas mal cool...alors je me suis dit que ça serait intéressant de tenter d'enregistrer ça.



Le problème le plus évident était de stopper le mouvement. Comme c'était l'hiver, pas question d'aller dehors et d'augmenter la vitesse d'obturation à 1/1000 avec une ouverture et un ISO décents... La prise de vue au flash s'imposait donc. J'avais la possibilité d'utiliser plusieurs flashs portatifs et d'utiliser la fonction high speed sync avec mes transmetteurs radio Pocket Wizard TT1 et TT5. Ça me permet d'aller jusqu'à 1/8000 s mais le nombre limité de flash et la perte de lumière inhérente à une telle fonction rendait l'aventure difficile. J'ai donc opté pour un flash de studio Alien Bee B800...








Fait intéressant à noter, j'ai choisi de travailler sur une scène de spectacle (une caverne noire et sombre...quand on parle de lumière ambiante...) car justement, je ne voulais pas de lumière ambiante! J'ai fait quelques tests et comme prévu, à ISO 100, 1/250 s (la vitesse max de synchronisation normale avec mon flash studio) et une ouverture de f/6.3 ou plus petite, la photo obtenue était sombre à souhait: pas de lumière ambiante pour nuire à mon désir de stopper l'action. Donc ce n'était plus ma vitesse d'obturation qui permettait de stopper le mouvement mais plutôt la durée de l'éclair du flash. Dans le cas des flash portatifs, comme le Nikon SB910, à puissance maximale on a un éclair de 1/880 s. Toutefois, plus on diminue la puissance du flash, et plus la durée de l'éclair est courte. À une puissance de 1/128, on a théoriquement une vitesse d'éclair de 1/38 500 s selon Nikon. Toutefois, comme je le disais plus tôt, déjà que travailler avec des flash portatifs j'ai moins de puissance, que je n'en possède que quatre...s'il fallait en plus que j'abaisse la puissance à 1/2 (pour obtenir 1/1100 s) ou à 1/4 (pour 1/2550 s) et ben là...j'aurais eu un problème. Il aurait fallu ouvrir l'ouverture à f/2.8 et augmenter l'ISO... Une si grande ouverture ne me donnait pas suffisamment de profondeur de champ (et de latitude) pour saisir un gars qui pirouette dans tous les sens (et jamais vraiment de la même façon...). J'aurais risqué avoir beaucoup de photos où le sujet n'est pas net. Et un ISO plus élevé aurait dégradé un peu la qualité de l'image en raison du bruit accru. Puisque j'en avais la possibilité, j'ai donc choisi d'utiliser un flash de studio B800 comme lumière principale et les flash portatifs en mode optique manuel comme lumières d'accent. Le meilleur des deux mondes... 







Mais quand on parle de vitesse de l'éclair, tout n'est pas si simple. En effet, ce flash Alien Bee voit plutôt la durée de son éclair diminuer quand on diminue la puissance. C'est donc l'inverse du flash portatif! Selon la compagnie, on a un éclair de à pleine puissance et de     à 1/32 de puissance. Et ça, c'est selon la norme T.1. La plupart des fabricants publient plutôt la norme T.5, qui est toujours plus rapide...marketing oblige! Mais pour stopper l'action, le T.1 est beaucoup plus important. Dans les faits, un flash émet de la lumière selon une courbe qui grimpe rapidement vers son max pour ensuite descendre à zéro selon une pente plus douce en fonction du temps. La norme T.1 représente le temps où l'intensité de la lumière émise est plus de 10% du maximum alors que la norme T.5 représente plutôt le temps où cette lumière est plus de 50% du maximum. Il faut comprendre qu'après le temps spécifié par la norme T.5, le 50% de lumière restante risque bien d'éclairer suffisamment le sujet pour créer une traînée. Pas terrible si on veut stopper l'action! Pour une excellente explication technique de ce comportement, je vous suggère (en anglais seulement) le site de Paul C Buff (http://www.paulcbuff.com/forums/viewtopic.php?t=59).



Bref, avec un flash B800 à pleine puissance dans une boîte de lumière comme lumière principale et des flash portatifs à 1/4 de puissance comme lumières d'accent, j'avais suffisamment de lumière, de profondeur de champ et de vitesse pour saisir avec netteté les mouvements capotés de mes deux cascadeurs. En passant...personne ne s'est cassé le cou.









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