mercredi 3 avril 2013

Panoramas pour gens pressés

Zabriskie point, Death Valley, Californie
Nikon D800, mode manuel, 1/80 s, ISO 100, lentille 28-300 mm f/3.5-5.6 à 48 mm et f/14. Prise de vue à main levée. Assemblage de 18 photos.












Réaliser des panoramas afin d'englober un immense paysage qui se déroule sous nos yeux ne date pas d'hier.  Il semble que le premier "vrai" panorama a été réalisé en 1844 par Frédéric Martens. C'était une vue de Paris avec la Seine en avant plan. Un système mécanique complexe ressemblant à celui d'une horloge faisait tourner la lentille sur un arc de 150° afin de réaliser une image sur une plaque métallique recourbée.
"La Seine, rive gauche et l'île de la Cité", Frédéric Martens, circa 1844

 Puis, le révérend Calvert Richard Jones a popularisé la technique qui consiste à assembler plusieurs photos différentes l'une à côté de l'autre. Il était d'avis que ce format était la façon la plus naturelle de représenter un paysage naturelle ou urbain. Il utilisait cette technique pour des panoramas au format horizontal et même vertical.

"Sainte Lucie, Naples" Révérend Calvert Richard Jones, circa 1845

Mon intérêt pour les panoramas est plus récent... Je dois toutefois avouer qu'après quelques essais plus ou moins satisfaisants, au début des années 2000, j'ai rapidement abandonné la pratique. Pourtant, au fil des ans, j'ai tenté des assemblages verticaux, horizontaux, des paysages grandioses ou même des sujets très petits (en mode macro), en assemblant de 3 à ... 70 photos. Toutefois, mes besoins personnels et commerciaux ne nécessitaient pas ce genre de représentation et surtout, la technique que j'utilisais ne donnait pas des résultats toujours bien merveilleux dans un temps que je trouvais raisonnable. Mais tout a changé récemment!

Soyons honnête ici. J'aime les choses simples et si possible peu dispendieuses... S'il est vrai qu'un spécialiste en panorama s'exécute toujours (ou presque?) alors que la caméra est montée sur un trépied et que celle-ci tourne autour de son point nodal (car monté sur un rail spécifiquement dessiné pour ce genre de travail), j'ai toujours été réticent à aller dans cette direction même si je reconnais que c'est la technique donnant la meilleure qualité. Je suis en effet coupable de faire des panoramas à main levée alors que je tourne sur moi-même. Ça a plus à voir avec mon style de photographie, plus journalistique qu'artistique pur et à mes budgets! Depuis la dernière année, les outils que j'ai découverts m'ont permis de réaliser des panoramas qui me semblent potables, et ce, à petit prix (pas besoin d'acheter un rail), n'importe où (car à main levée) et avec un temps de traitement raisonnable (de 5 à 30 minutes par photo assemblée). Alors voilà:

Mesquite Flat Sand dunes, Death Valley, Californie
Nikon D800, mode manuel, 1/80 s, ISO 400, lentille 28-300 mm f/3.5-5.6 à 48 mm et f/6.3. Prise de vue à main levée. Assemblage de 18 photos.

Tout débute par une caméra ayant une plage dynamique la plus grande possible afin d'enregistrer le plus de tonalités sans boucher les hautes ou basses lumières. Un capteur plein format récent est intéressant ici... Ensuite, une lentille normale ou télé modéré, genre de 50 à 85 mm, afin de limiter les déformations est installée. Il ne faut pas utiliser de filtre polarisant, surtout s'il fait beau, car le ciel risque de présenter des bandes plus foncées difficiles ensuite à enlever en post. L'exposition est réglée en mode manuel tout en tenant compte de TOUT le paysage considéré afin d'éviter toute variante. Une vitesse de plus de 1/60 s est choisie (plus rapide si possible) afin de limiter le flou de bouger et le système de réduction des vibrations de la lentille est enclenché, s'il y a lieu. Ensuite, il faut penser à la composition (plus difficile à faire qu'à dire car il faut imaginer le résultat...on ne peut pas vraiment le voir) et tout adoptant une prise en main solide, tester notre mouvement de rotation qui nous permettra d'englober tout le paysage désiré. Une prise de vue verticale est plus appropriée pour un panorama horizontal car elle offre plus d'espace verticalement, justement! L'inverse est vrai. En tournant, on peut pivoter autour d'un pied, alors que l'autre fait un pas vers l'arrière. La prise de vue se fait rapidement afin que les conditions de lumières restent les mêmes ou que les objets comme les nuages ne bougent pas trop tout en superposant chaque photo d'environ 1/3 afin de faciliter le travail de Photoshop, par la suite. Voilà...2-3 photos ou 20, l'info est dans la boîte.

Badwater Basin vue de Dante's View, Death Valley, Californie
Nikon D800, mode manuel, 1/100 s, ISO 200, lentille 28-300 mm f/3.5-5.6 à 48 mm et f/18. Prise de vue à main levée. Assemblage de 26 photos.

De retour derrière l'ordi, le tout est ouvert dans Lightroom 4. La première photo d'une série est optimisée simplement:  exposition, highlights, shadows, whites, blacks, clarity, vibrance et netteté (un peu)... Je n'ai pas eu grand succès avec les filtres qui gèrent la distortion automatique des lentilles, alors je laisse le tout comme tel. En sélectionnant ensuite toutes les photos désirées, je synchronise les ajustements à toutes puis j'envoie le tout dans Photoshop (Photo/Edit in/Merge to panorama in Photoshop). Photoshop 6 s'ouvre alors avec une fenêtre indiquant les photos sélectionnées. Je choisi le mode automatique (plutôt que cylindrique, perspective...) et coche les trois options du bas, soit blend together, vignette removal et geometric distortion correction. En cliquant OK...le temps d'attente débute. C'est le temps d'aller prendre un café! Lorsque la photo s'ouvre (wow...PS6 est vraiment performant!) je l'aplatie (layers/flatten). Elle est probablement déformée et présente une courbe très difficile à corriger. Mais avec PS6, le filtre adaptive wide angle fait des merveilles! On peut alors convertir la photo en Smart Object et ouvrir le filtre Adaptive Wide Angle qui nous permet, après quelques essais, de replacer les horizontales et verticales. Wow. Ça c'est le deuxième tour de magie. Et puis, ben...on rasterize (pour sortir du mode Smart Object) et on corrige la photo à notre guise. Voilà! 

Je dois avouer que cette façon de faire ma redonné le goût de faire des panoramas. Je me suis donc laissé allé lors d'un récent voyage photo à Death Valley, en Californie. C'est une bien belle place pour saisir des paysages grandioses baignés dans une lumière écoeurante!


Ubehebe Crater, Death Valley, Californie
Nikon D800, mode manuel, 1/100 s, ISO 200, lentille 28-300 mm f/3.5-5.6 à 48 mm et f/10. Prise de vue à main levée. Assemblage de 19 photos.






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