mercredi 3 juillet 2013

Portrait de groupe...de gros groupe!

Nikon D4 à main levée, ISO 800, 1/250 s, en mode d'exposition manuel, lentille Nikon 14-24 mm f/2,8 à f/7,1 et 14 mm, deux flash Alien Bees B800 à puissance maximale montés sur trépied et projetant à travers un parapluie (shoot through), déclenchés à l'aide du système Radio Popper jr studio

La photographie de groupe présente suffisamment de problèmes en soi pour qu'elle soit la bête noire de plusieurs. Moi y compris. Photographier un groupe de près de 150 adolescents en un temps record dans un endroit moins qu'idéal est donc un défi. Bien que cette photo ne gagnera certainement aucun prix, c'est une bonne introduction pour parler des défis et des solutions possibles propres à ce genre de photographie.

Photographier un gros groupe implique de trouver un endroit suffisamment grand pour accueillir tout ce beau monde. Hum...l'extérieur s'impose donc tout naturellement. D'autant plus que la lumière disponible risque d'être en quantité suffisante. Pour ce qui est de la qualité toutefois, ça peut-être très variable et difficilement prévisible. La météo est impossible à prévoir 1 mois à l'avance. Le soleil peut créer des poches d'ombre sous les yeux, les faire se plisser alors qu'un ciel couvert mais lumineux serait idéal. On en reparle dans quelques lignes. Le problème majeur de prévoir le tout à l'extérieur est plutôt le risque de pluie, comme c'est le cas à la fin de l'automne, au moment où cette photo a été prise. Prévoir la prise de vue à l'intérieur permet  donc de s'assurer que le tout ne sera pas remis. Un gymnase devient alors une option intéressante de par sa taille. Toutefois, l'arrière-plan est plutôt ennuyeux, voir même dérangeant et la lumière est insuffisante et de mauvaise qualité. Afin de voir tout le monde, le classique est de placer les figurants dans une pente ou dans des marches. Ici, le lieu s'imposait par la possibilité de faire l'inverse et de me positionner sur un mezzanine, en hauteur. Dans cette impossibilité, un escabeau aurait été une option viable.

Question lumière, les grandes fenêtres à l'arrière projetaient une lumière du jour qui éclairait en contre-jour mes figurants. L'éclairage du plafond était plutôt de type artificiel (astucieux mélange de fluorescent et....mercure?). Je n'avais donc d'autre choix que d'utiliser des flashs comme éclairage principal pour révéler mes sujets... Beau mélange de couleurs. Une mesure de la lumière totale avec un Expo-Disc a donc été nécessaire pour calibrer une balance des blancs acceptable. D'autant plus important que les portraits sont beaucoup plus sensibles à des teintes un peu bizarres comme le p'tit verdâtre malade donné par les fluo ou le jaune jaunisse, gracieusité de toute la lumière réfléchie par les murs et le plancher jaunes. Des flashs dans un parapluie positionnés à une  si grande distance perdent beaucoup de leur qualité enrobante et projettent plus  une lumière dure, spéculaire, toutefois, leur éclairage est plus uniforme et permet plus facilement d'éclairer la première ligne et la dernière de façon similaire. J'ai opté pour un éclairage en X (attention aux doubles ombrages du nez...) afin de couvrir le groupe en entier. Après quelques pops et repositionnements, j'étais en mesure, à l'oeil, de croire que la superficie était éclairée également. J'ai ajusté la vitesse et l'ouverture de la caméra (les flashs étaient au max) afin d'avoir, toujours à l'oeil, une différence d'environ 1 ou 2 stops entre l'ambiant et le flash. Comme ça, moins de risque de double ombrage et de look flash en pleine face, et le décor ambiant est discernable sans être dérangeant. L'emphase est mise sur les étudiants.


L'image du haut montre le lieu tel qu'éclairé par les flashs. On voit bien une légère surexposition à l'avant et les coins un peu sombres. Il n'y aura personne de situé à ces endroits...Celle du  bas montre la lumière ambiante seulement. Quelques stops plus bas et surtout, les affreux fluo qui créent des rectangles blancs au sol, beaucoup plus notables que dans celle préalable.


Je suis ensuite descendu en bas et j'ai pris quelques mesures de lumières avec un flashmètre Sekonic, question de m'assurer qu'en effet, je n'avais pas trop de différence entre l'avant et l'arrière, la gauche et la droite, etc. Tant qu'à y être, j'ai étendu la main pour voir l'effet de l'ombre créé ainsi que la couleur obtenue. Après quelques montées et descentes pour ajuster l'angle des flashs (c'est là qu'on voit qu'il est bon de se présenter longtemps d'avance à une session de prise de vue!) j'ai jugé le tout acceptable. Vu d'en bas, les flash semblent très près l'un de l'autre. C'est voulu. Ça me permettra d'avoir une lumière un peu "flatte" mais qui aura l'avantage d'éviter qu'une personne ne crée de l'ombre sur le visage du voisin immédiat. Afin de prendre les photos, je me suis positionné près de la colonne centrale, située entre les deux flash. Le set up ressemble beaucoup à celui d'une prise de vue de documents ou d'oeuvres d'art.



Et puis, tout le monde est arrivé. J'ai alors pu confirmé qu'une lentille de 14 mm me permettait d'inclure tout le groupe, j'ai donné (crié...) quelques directives: où se placer par rapport aux lignes du gymnase (un plus , ici...) et le fait qu'on allait prendre quelques clichés... C'est certain qu'une lentille de 14 mm inclinée vers le bas n'est pas la lentille de choix pour les portraits. Il y en effet quelques déformations, surtout aux extrémités, mais c'était le prix à payer pour inclure tout ce "beau" monde. Avec autant de personnes, c'est inévitable d'avoir des têtes tournées, des yeux fermés ou même des gens...cachés. D'autant plus qu'un gros groupe est bruyant, moins discipliné et impatient d'en finir. Le tout a donc été expédié en moins 8 minutes.  Question de mettre les chances de mon côté, j'ai pris environ 8-10 clichés, en commençant par la photo traditionnelle et en terminant par la photo "folie". Ouf... Quand tout le monde a été parti, je me suis croisé les doights pour que les résultats soient acceptables. Il est tellement difficile de voir le visage de 150 ados en une fraction de seconde sur le petit écran LCD de ma caméra que l'heure de vérité allait être au moment où je pourrais regarder le tout à l'écran de mon ordi. Pas si mal, finalement. Mais l'an prochain, je crois pouvoir faire mieux, ou à tout le moins différent!!!!


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