mardi 15 avril 2014

Peindre avec la lumière: version sautée!

Nikon D800, ISO 100, 8 sec, lentille Nikon 28-300 mm f/3,5-5,6 réglée à 36 mm, f/25, fonction de réduction du bruit activée,
blocage du miroir, filtre polarisant, trépied Really Right Stuff TQC-14 avec tête RRS BH-30

Ce projet a débuté alors qu'on m'a demandé si je pouvais concevoir une prise de vue où l'on "écrirait" avec de la lumière, et ce, en direct, devant plus d'une centaine d'étudiants participants à la semaine des sciences de l'école. Après quelques tests concluants en coulisse, j'ai opté pour l'utilisation d'une lampe de poche et une exposition de plus de 8 secondes, question d'avoir le temps d'effectuer le mouvement plus d'une fois et ainsi bien marquer la lettre à "écrire".

Mais à force d'y penser, j'ai eu l'idée d'intégrer un élément plus showbizz à la prise de vue. Pourquoi ne pas demander aux filles d'une troupe de danse de venir faire quelques steppettes pour ensuite écrire, toutes en même temps, le nom de leur troupe? Et puis l'idée a évolué, jusqu'à en faire une photo de groupe, un montage... Quand une idée en amène une autre!

La première photo a été réalisée sur la scène de la place publique de l'école alors que les dix filles faisaient virevolter leur lampe de poche vers moi, lors d'une pratique, sans public. Malgré le fait que le plancher soit noir et que des rideaux noirs couvrent le mur du fond, l'exposition très longue et l'impossibilité de fermer toutes les lumières ont fait que les filles, le plancher et le mur du fond étaient visibles dans la prise de vue. Il m'a donc fallu noircir le tout en post. J'en ai profité pour changer la balance des blancs et rendre ainsi la couleur plus chaude et dramatique.

 






Nikon D800, ISO 100, 1/250 sec, lentille Nikon 28-300 mm f/3,5-5,6 réglée à 68 mm, f/9, trépied Really Right Stuff TQC-14 avec tête RRS BH-30

Et ce fût au tour des portraits individuels. Je leur ai demandé d'exécuter un saut ou de prendre une position dynamique. J'ai utilisé un parapluie parabolique argent de 60" avec un diffuseur qui servait de lumière principale. Positionné à 7-8 pieds du sujet, j'avais ainsi suffisamment de pénétration de la lumière pour éclairer de même façon toutes les parties du corps, qu'elles soient plus près ou plus loin du flash. Le flash Einstein, de Paul C Buff, était réglé sur le mode Action, et positionné un peu plus haut que chacune, mais surtout, de façon à faire un angle d'environ 70° avec moi et le sujet. Ainsi, la lumière était dramatique et j'évitais de trop éclairer le mur du fond, qui était trop près à mon goût. J'ai ajouté deux flash portatifs Nikon SB900 et 910 à 45°, par l'arrière, question de donner une découpe au portrait (rim light) et me donner un peu de latitude, dans le cas d'une pose où un membre serait trop dans l'ombre du flash principal. Les SB-900 étaient en mode de déclenchement optique manuel (slave optique...), zoomés à 85 mm et à la puissance de 1/4, pour avoir un temps de recyclage honnête. Après quelques tests, j'ai opté pour une exposition de 1/250 s , ce qui était ma vitesse synchro maximum, et ainsi éliminer le plus possible la lumière ambiante et une ouverture de f/9. Cette ouverture était un compromis entre avoir suffisamment de profondeur de champ pour que tout le corps des filles soit net, permettre un recyclage du flash suffisamment rapide et limiter le plus possible l'éclairage du fond. Pour les deux premiers points, c'était finalement correct....mais pour ce qui est de limiter les débordements de lumière sur le décor...disons simplement qu'il m'a fallu quelques heures de Photoshop pour corriger le tir ;(

Et puis... et bien, pourquoi ne pas monter le tout sur une même photo et positionner chaque membre de façon dynamique? Voilà donc un portrait de groupe et une exposition de longue durée combinés...ou peindre avec de la lumière et faire un portrait sauté. Bon, ben, vous voyez le portrait.




Enfin, l'heure du spectacle est venue. Les filles se sont présentées sur scène en effectuant quelques pas de danse, se sont regroupées à l'avant afin d'allumer un feu de Bengal (on avait testé le tout auparavant, bien entendu, et l'exposition était alors plutôt de 15 s), ont repris leur position et dessiné simultanément les lettres formant le nom de leur groupe. Ma caméra, reliée à un ordinateur portable en mode de capture, m'a alors permis de projeter le tout sur l'écran géant, quelques secondes après la prise de vue, afin que les personnes présentes dans la salle puissent voir le résultat. Mission accomplie.









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